Čovek i inventivni život

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globine constitue donc un appareil merveilleusement adapté à sa fonction ; mais comme tous les instruments perfectionnés, il n’est utilisable que dans des conditions étroitement définies. Ainsi nous comprenons que chaque animal a son hémoglobine où mieux ses hémoglobines ; et nous pouvons penser a priori que l’hémoglobine d’un Mammifère serait tout à fait inutilisable pour un Poisson. C’est bien, en effet, ce que l'expérience vérifie. »

Mais, d’autre part, il ne faudrait pas croire que cette parfaite adaptation de l’hémoglobine, quel que soit le degré d'évolution de son possesseur, en fasse une substance sans passé ni ancêtres chimiques. Car l’hémoglobine est chimiquement apparentée à plusieurs substances à rôles différents du sien, telles la chlorophylle et le cytochrome, ferment cellulaire très répandu. Toutes ces substances contiennent le même noyau cyclique, le pyrrol. Il est possible que l’hémoglobine tire son origine du cytochrome. comme le suppose Kocarorant1z (1). On ne sait rien sur la facon dont se serait fait ce passage et cette adaptation d’une fonction à une autre.

Il y a une grande diversité d’hémoglobines. Mais cette diversité, à partir de l’hémoglobine des Vers inférieurs (la chlorocruorine) jusqu'à celle de notre sang, n’a nullement le caractère d’une lignée, d’une série évolutive, au point de vue de sa composition chimique ni de sa fonction, qui nous indiquerait la voice suivie par la formation et l'adaptation de cette substance au cours de la phylogénèse, comme c’est le cas pour le système anatomique dans lequel elle circule.

De même lorsqu'on envisage les agents catalytiques sur lesquels repose tout le dynamisme biochimique, on ne trouve rien ayant le caractère d’une évolution, en passant de catalyseurs plus simples vers les systèmes très complexes, qui permettrait d'imaginer la formation de ceux-ci par voie évolutive progressive, comme on peut le faire pour maintes formations morphologiques. La biochimie de la contraction musculaire est d’une extrême complexité. coordonnant une série de réactions finement réglées. Il ne paraît pas que ce mécanisme biochimique soit à un niveau d'évolution moins élevé chez les organismes moins avancés dans la hiérarchie zoologique que chez ceux parvenus au sommet.

Ces faits biochimiques, plus que tout autres, démontrent d’une facon absolue l’unité du monde vivant dans la profondeur même de la vie. Mais c’est autre chose que l’on souhaiterait tirer d’une «évolution biochimique ». C’est un peu de lumière sur la genèse des mécanismes et formations biochimiques tels que nous les constatons actuellement. Car si l’évolution biochimique consiste en l’existence de mécanismes constitués d'emblée de toutes pièces, et en

(1) H.-S. KocHToïanrz : Eléments de physiclogie comparée (en russe).