Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 271

déclaration de guerre et départir les responsabilités, il est indispensable d'étudier le décret de la Convention nationale du 1e" février 1793 (A. étr., T. 385, pièce 368) et de le confronter avec les faits. En l'espèce, c'est un réquisitoire écrasant contre la cour et le cabinet de Saint-James et tout à la décharge des directeurs de la République.

No 23.

RESTIF A MARINE, le 2 février 1793.

(Affaires étrangères, T. 585, pièce 142.)

A propos du discours de Pitt aux chambres du Parlement, janvier 1793, notre consul écrit à son ministre :

« …… Ses plaintes ont été très véhémentes et sans aucun ménagement. Elles ont porté avec affectation sur les décrets du 19 novembre et du 15 décembre, sur la conduite des Français dans la Flandre et les Pays-Bas autrichiens, et sur l'adoption de la Savoie. »

Chauvelin, notre ministre plénipotentiaire à Londres, dans une dépêche du 7 décembre, avait déjà prévenu Lebrun des mauvaises dispositions actuelles de l'opposition anglaise quant ax même objet :

« … Cette nuit, Sheridan est encore venu nous trouver de la part de Fox et de ses amis, et m'a tenu le discours suivant : « Nous voulons une réforme, nous la voulons bonne, quoique « fondée sur des bases constitutionnelles (1).

«Nous ne voulons point de guerre avec la France, s'il n'y a

(4) Cependant, peu de temps avant, Sheridan et son parti ne s'étaient point gènés pour parler de fonder une république.

L'opposition anglaise commençait à reculer, car au mois de novembre 1792 encore, lors de l'émeute d'Holborne Street, le rassemblement populaire jetait des pierres et de la boue aux policemen, en criant : No king! Liberty! Républic for ever! — (Corresp. d'Anglet., Noël à Lebrun, T. 583.)