Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
LES JACOPBINS ANGLAIS. 55
séance du mercredi 7 novembre 1792, sous la présidence d’Hérault de Séchelles.
Celui-ci fut chargé par l'Assemblée d'y répondre par lettre.
En voici le texte, lu et approuvé en séance :
« Anglais et concitoyens du monde,
« La Convention nationale a entendu avec une vive sensibilité Je vœu éclatant et généreux des citoyens anglais qui s'unissent de cœur à ses travaux.
« La pensée des 5,000 Bretons dévoués hautement à la cause de l'espèce humaine est sans doute dans le cœur de tous les hommes libres de l’Angleterre.
« Qu'ils ne se reprochent pas encore leur neutralité en assistant au grand spectacle de la liberté aux prises avec le despotisme. « Leur respect pour une Constitution qu'ils savent juger en silence n’est plus cette vieille superstition qui promettait au gouvernement l'impunité de ses fautes; elle est plutôt l'effet d'une gravité prudente et politique qui, sachant tempérer sa force, semble commander au gouvernement cette même neutralité et l'avertir d’être juste, où du moins prudent comme la nation. Croyez, généreux Anglais, en conservant ce maintien, que Vous n’en concourez pas moins avec nous à l'œuvre de la liberté universelle.
« Laissez-nous faire encore quelques pas dans cette carrière où vous fûtes nos prédécesseurs, et jouissons d'avance, dans un commun espoir, de cette époque sans doute peu éloignée où l'intérêt de l'Europe et du genre humain invitera les deux nations à se tendre une main fraternelle, »
La Convention demanda, après lecture, que cette réponse fut aussi envoyée à la Société de Newington, qui s'était présentée à sa barre quelques jours après les Bretons unis (1).
C'était le 10 novembre 1799, un secrétaire avait donné lecture de la pièce suivante, remise par les délégués anglais : :
(1) Monileur, 12 novembre 1792.