Entre slaves

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pays et la nscsssité de donner à l'Europe le temps de tomber d'accord sur le choix d'un candidat. Ces propositions, en somme, n'avaient rien d'excessif. La Porte, de son côté, les appuya et invita le . gouvernement bulgare à leur donner suite.

Dès son arrivée, Kaulbars jugeait quelle sorte d'adversaires se mesuraient avec lui.

Jadis, peu de Bulgares eussent osé parler trop ouvertement contre la Russie; mais depuis, l'esprit frondeur se répandait, sous l'influence des conseils, des excitations sourdes des consuls étrangers, et de la propégande violemment séparatiste des intérets russo-bulgares organisée par l'agitateur pamphlétaire Stoianof, que nous avons déjà vu s’agiter pendant la crise rouméliote.

Le général se rendit compte qu'il allait se heurter à un parti pris de manifester une indépendance d'écoliers délivrés de la férule du maître, et d'user sans ménagement de leur liberté.

Ainsi qu'on le prévoyait à Pétersbourg dès le lendemain de la Révolution de Philippopoli, celle-ci avait éveillé les sentiments révolutionnaires des politiciens des deux côtés des Balkans.

Kaulbars eut dès lors le sentiment de l'insuccès de sa mission. Soldat, plus que diplomate, il avait une consigne de son empèreur.

Il l'exécuta jusqu'au bout.