Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

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En dehors de ces maîtrises, il y avait des professions réglementées et surveillées par l'Etat, comme celles des fripiers, des bateliers et plusieurs autres.

Le régime des maîtrises, quoique datant d'époques très différentes. était assez uniforme pour les différents corps de métier. C'est toujours le monopole pour le maître, souvent la prohibition de produits fabriqués à l'étranger; c'est l'obligation de l'ouvrier de travailler chez un maitre et non pas à son propre compte ; c'est la réglementation de l'apprentissage; l'organisation d'une caisse de secours, la «boite »; la répartition des travaux parmi les différentes professions ; certaines garanties contre les malfacons — bref, le tableau typique d’une réglementation corporative dans laquelle les maîtres n'ont pas essayé, ou pas réussi à réserver à leurs seuls fils ou gendres l'accès des maïîtrises.

Voici le règlement de la maîtrise des maçons et gypsiers, règlement promulgué au commencement d'octobre 1787 et qui est assez caractéristique pour les tendances régnant à Genève à la veille de la Révolution.

RÉGLEMENT SUR LA PROFESSION DES MAÇONS ET GYPSIERS

1. — Nul ne pourra travailler comme maître-maçon ou gypsier, qu'il n’ait été admis à la maitrise après avoir fait chef-d'œuvre satisfaisant.

IT. — Défenses sont faites à tous maçons étrangers d’entreprendre aucun ouvrage dans la ville ni dans la banlieue qu’en qualité de compagnons des maîtres de la ville.

III, — Semblables défenses sont faites à tout ouvrier maçon ou gypsier de travailler dans la ville autrement qu'en qualité de compagnon de maître, à moins qu’il n’en ait obtenu |: permission du Conseil, qui réglera les conditions du privilège.