Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
60 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.
J’aimais Théroigne et j'ai perdu son cœur.
Pendant trois jours mon âme en fut émue;
Mais à la fin, jugeant mieux mon malheur, Je vis que ce n'était qu'une fille perdue.
Cependant la procédure boiteuse du Châtelet suivait son cours. On ne tenait pas trop à trouver les vrais instigateurs des journées d'octobre. Le parti de la cour voulait surtout compromettre le duc d'Orléans et Mirabeau. Le Châtelet demanda à l’Assemblée nationale l’autorisation de les poursuivre. D'autre part, un décret de prise de corps (4 août 1790) était rendu contre quelques-unes des personnes qui, dans la longue procédure dont il a été parlé plus haut, avaient été désignées par les témoins, Sauf Théroigne, dont nous avons cherché à préciser le rôle d’après l’ensemble des dépositions, son amie Reine Leduc-Audu et le modele d'atelier Nicolas, dit l'Homme à la Grande Barbe, le décret ne visait que des individus dont il donnait le signalement aussi vague qu’incomplet. « Même aussi un quidam milicien de la garde de Versailles, ayant les mains gercées et noires, les yeux noirs, fort peu de cheveux, âgé d'environ trente ans ; un quidam blond,
1. Actes des Apôtres, n° 110.