Études historiques et figures alsaciennes

PAPA OBERLIN 249

plan ; puis il cherchait des hommes de bonne volonté, qui se faisaient pour lui charpentiers ou maçons; 1l pressait le travail, et y contribuait de ses propres mains. Restait à trouver le personnel enseignant. Les femmes répondirent les premières à son appel. Il apprend, en 4769, qu’une jeune fille de Belmont, Sara Banzet, qui a servi autrefois chez le pasteur Stuber, a appris chez lui à tricoter, « chose rare au Ban de la Roche ». Cette nouvelle lui causa, dit-il, un véritable ravissement. Il va aussitôt trouver le père, et obtient de lui que Sara entre à son service comme institutrice. Sara Banzet fut la première des « conductrices de la tendre jeunesse ». Son exemple fut suivi par une élite de femmes, parmi lesquelles 1l faut distinguer la servante d’Oberlin, Louise Scheppler, une humble fille, qui, par une intuition sublime, devina les méthodes que d’illustres pédagogues ont découvertes à grand” peine après elle. Ainsi furent créés, dans un coin reculé des Vosges, les premiers de ces

établissements que nous appelons aujourd’hui