Études historiques et figures alsaciennes
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gination, et de ne la comparer qu'avec vousmême, en vous bornant à vous inspirer d'Homère, sans établir un rapport trop étroit entre
votre œuvre et la sienne. » Gœthe avait fait,
dans Fermann et Dorothée, un poème dans le
le goût d'Homère; la forme était antique, ais le fond était moderne. Ce qu’il prétendait donner dans l’Achilléide, c'était une seconde Iliade, se rattachant étroitement à la première, la continuant et la complétant. Il chaussait délibérément la sandale d’Homère. On voudrait savoir ce que Wolf pensait de sa tentative. Nous n'avons là-dessus qu’un vague témoignage de Zelter, directeur du Conservatoire de Berlin, qui écrit à Gœthe le 24 décembre 1831 : « J'ai relu l//ade en entier, avec la suite que
vous en avez donnée, et je me suis souvenu, à
ce propos, d’une conversation que j'ai eue un
jour avec Wolf, où il passait un peu légèrement sur l’Achilléide. Je lui disais que si j'étais aussi savant que lui, je mettrais l’Achélléide en beaux hexamètres grecs ; il me doit encore
la réponse. » Wolf ne voyait peut-être dans