Garat 1762-1823

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une retraite, elle revint à Paris sans que le voisinage de son oncle, l’ancien conventionnel, la retint là-bas. Elle plaça alors sa dot, qui était tout ce qu’elle possédait, en une rente viagère qui lui procura un revenu de trois mille francs, avec lequel elle vécut. Elle n'avait pas d’enfants. Fort entichée de son nom de jeune fille, quitté par elle à regret, elle se hâta de l'ajouter à son nom de veuve, se faisant appeler madame Soubiron Garat de Bellegarde. Madame Soubiron fut liée avec tous les amis de son père, pour la mémoire duquel elle professait un véritable culte et en particulier avec Boïeldieu et sa famille qu’elle allait de temps à autre voir à Rouen; avec Hortensius de Saint-Albin qui lui dédia une pièce de vers insérée dans les Tablettes d'un rimeur ‘, et avec nombre d’autres qu'il serait trop long d'énumérer ici. Les dernières années de sa vie, elle habitait, boulevard Montmartre, un petit appartement des plus modestes, rempli des souvenirs de son père. Très

1. Ah qu'il est mal de ne pas revenir! romance, paroles de Hortensius de Saint-Albin; musique d’Auguste Panseron.

Hortensius de Saint-Albin, Tablettes d’un rimeur, 1 vol. in-12, Poulet-Malassis, édit., Paris, 1862, p. 249.