Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 249

redouter, s'écria-t-il, les habitants d’une province qui a donné le signal de la liberté (1)? »

Quelques jours plus tard, il insiste pour que les administrations de district (administrations cantonales) soient créées à bref délai (2). Et plus tard encore pour que les procureurs-syndics ne puissent pas devenir des administrateurs à vie, perpétuant la routine grâce à des réélections surperposées (3).

Par des préoccupations de ce genre, Virieu continue à édifier dans son propre personnage le type le plus achevé du royaliste rural qui décore aujourd’hui encore plus d’une contrée et plus d’un corps social en France.

Sur un point pourtant, sur un seul, il s’en éloigne : Yirieu se défie du suffrage universel.

L'Assemblée nationale entend dispenser de la contribution du mare d'argent ceux qu'il plaira aux électeurs de choisir pour représentants. Qu'ils soient des sans-le-sou, peu importe, pourvu qu’ils aient rempli la condition «de l'inscription civique et du serment patriotique » ! Virieu proteste : « Les représentants de la Nation, dit-il, doivent être attachés à la terre qui . fait notre richesse: ils doivent être indépendants dans leur existenée, pour qu'ils le soient dans leur opinion (4). »

Delix mois après il s'élève avec énergie contre l'idée

(1) Séance du 26 octobre 1789. (2) Séance du 9 décembre 1789. (3) Séance du 7 décembre 1789. (4) Ibid.