Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 255

lorsqu'il s'agira d'empêcher le député Roy (1) d’être jeté à l'Abbaye. Une députation de la garde nationale était venue justifier le pillage de l’hôtel de Castries au lendemain du duel du propriétaire avec Lameth. Roy avait jeté à ses collègues ce défi : « Il n’y a que des scélérats qui puissent applaudir. »

Montrant les tribunes: « Je demande, s’écrie Virieu, que l’Assemblée réprime ceux qui, par des applaudissements ou par des huées, insultent quelques-uns de vos membres. Sont-ce 300 spectateurs qui doivent être nos juges, ou bien la nation (2)? » Il y avait quelQue courage à parler ainsi. Dans le lieu même de leurs séances, les députés de la droite étaient à peine en sûreté, au dehors leur vie était perpétuellement en danger.

Virieu en savait quelque chose.

Dès l’année précédente, la voiture du chevalier de Gocherel ayant été arrêtée entre Versailles et Paris, les assassins avaient déclaré qu'ils croyaient y trouver « l'infâme Virieu » et qu'ils le cherchaient pour le tuer (3).

Tous les tempéraments ne sont pas faits pour la lutte. Mounier, Lally-Tollendal l'ont déserté depuis un an déjà. Virieu demeure sur là brèche, mais il entend n'être appuyé que par des volontaires. Nul ne proteste plus vertement contre l'institution d'un comité chargé de juger les motifs qui portent les

(1) Député d’Angoulème.

(2) Séance du 10 octobre 1790. (3) Ibid.