Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Terray affame le peuple, Maupeou détruit les parlements; on ne murmure plus, l’on crie. — À la mort de Louis XV, « le déluge » prédit par M” de Pompadour a commencé et Noailles a 18 ans ! l’âge où l'on raisonne et où l'on déraisonne; l’âge des grandes colères et celui des grands enthousiasmes!

Louis XVI sur le trône, Noailles voit ce prince abandonner « le droit de joyeux avènement », détruire « la corvée », inaugurer la liberté du travail par la suppression des maîtrises. Un jeune gentilhomme qui a assisté à tout cela, s’il a le cœur bien placé, ne peut pas ne pas le sentir battre. Si en outre il est décidé à augmenter l'éclat deson nom, il se passionnera tout naturellement pour la guerre et pour la liberté. En 1779, Noailles.a vingt-trois ans; ilest aux côtés de Washington combattant pour lindépedanee américaine et contre l'Anglais.

En ces temps-là, les talents d'un soldat ne se mesuraient pas à l’âge auquel ce soldat était parvenu. Le vicomte de Noaiïlles avait reçu sous la direction de son père une forte éducation militaire. Ayant atteint pour l'instruction des officiers et des soldats un degré de perfection peu commun alors, sa réputation n'était plus à faire, elle était faite. Louis XVI n'hésita pas à confier à ce jeune homme de vingt-trois ans le commandement en second du Royal-Soissonnais, dans le corps de troupe emmené par Rochambeau au secours de l'Amérique révoltée, presque écrasée (1).

(4) I ne restait plus que 2.000 hommes de troupes à Washington.