Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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Fayette, dit=il, se rend à Paris, parle à l'Assemblée, avec courage, menace la faction ennemie, oblient la majorilé dans l’Assemblée, parce que le parli constitutionnel en était effectivement la majorité !. » Mais Mallet du Pan dans le Mémoire cité est d'avis contraire. Après avoir écrit : « Sous divers chefs se range la masse des Feuillants de l’Assemblée, de la capitale et des provinces », il ajoute: « Un penchant qui à toujours entrainé une partie de ces constitutionnels aux démarches les moins périlleuses, lui à prescrit guerre offensive aux aristocrates sans force et guerre défensive aux Jacobins puissants.. environ cent membres de l’Assemblée législative sont dans cette première catégorie. »

Dès le début on doutait que les constitutionnels eussent la majorité dans l’Assemblée. En février 1792, dans la lettre à Washingtion, Morris dit encore : « Comme M. de Montmorin, refusait absolument de rester plus longtemps (ministre des Affaires étrangères) le portefeuille fut confié à M. Delessart et, au bout de quelque temps, le comte de Ségur fut nommé. Il acceptait, comptant sur deux choses, sur lesquelles il se méprit : l’une qu'il avait la confiance du roi et de la reine, mais il n'avait jamais pris le bon chemin pour avoir leur confiance ou celle des autres ; le second article de son credo était que le triumvirat (ses patrons) disposait d’une majorité dans l’Assemblée. Il fut immédiatement désabusé quant à ce dernier point, el par suite, rejeta la place et quitta la ville?. »

Mais, cette majorité eût-elle existé, c'était folie que de vouloir gouverner une Assemblée du dehors. Aussi arriva-t-il que les ministres facilement abandonnaient leurs inspirateurs extérieurs, pour complaire aux chefs de l'Assemblée. Le 17 mars 1792 Morris, alors en Angleterre, écrit à Wasington que « Delessart, s'imaginant que Brissot de Warville et Condorcet étaient tout-puissants dans l’Assemblée, a violé les engagements qu'il avait pris envers le triumvirat et a écrit quelques dépêches conformes aux vues de ces deux messieurs ?, » ce qui ne l'empêcha pas d’ailleurs d’être mis en accusation par l’Assemblée. Précédemment Morris avait cherché à le faire écar-

LA LÉGISLATIVE, — LE ro AOUT 223

1. Mémoires, t, II, P: 219, — 24. LE p. 506. —"3; T, I, p. 525.