Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LE DIRECTOIRE, LE CONSULAT ET L’EMPIRE 328

c'est ce qui reste à voir !. » La chute n’était pas prochaine, si ce n’est celle de la liberté.

Le Directoire a laissé de tristes souvenirs et l’histoire a été sévère pour lui: faiblesse, oppression et incapacité, voilà ce qu’on porte d'ordinaire à son bilan. Il est certain que bien des faits parlent hautement contre le gouvernement et les législateurs de cette époque (en laissant même de côté les coups d'État). L’expédient des mandats territoriaux et des contributions partiellement perçues en nature, la chute définitive et plate des assignats, la banqueroute partielle du tiers consolidé, la renaissance du brigandage, la loi des otages, tout cela appartient au Directoire, et l'on sait dans quel état il laissera non seulement l’intérieur de la France, mais encore les armées et les relations avec l'étranger. Cependant c'est une condamnation qui doit être revisée et atténuée cerlainement. A côté des mauvaises mesures on ne tient pas compte des lois excellentes qui datent de cette époque. C'est la loi militaire de l'an VI, la loi de la conscription, qui a fourni les armées de l'Empire: c’est l’admirable loi du rt brumaire, an VII sur le régime hypothécaire, que malheureusement le Gode civil n’a acceptée qu'en partie: ce sont, encore en l'an VII les lois qui ont réorganisé l'administration départementale et communale, les contributions directes, l'enregistrement, pour ne citer que les principales. J’ajouterai même. quoique trop restrictives, les lois qui ont alors réglé le libre exercice des cultes. D'autre part la question est mal posée contre le Directoire. S'il a souvent adopté de détestables solutions, en matière économique, financière et politique, il faut reconnaître que les Assemblées précédentes et surtout la Convention lui avaient légué des problèmes, dont la solulion satisfaisante était impossible, et fait au pays des plaies que le temps seul pouvait guérir.

Morris a bien noté ces malheurs et ces fautes. Pour la question des assignats, que nous n’avons pu comprendre dans cette étude, il en était complètement maitre, par. sa science

1 ST, pro.