Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 145

le roi lui répondit : « Toutes mes réflexions sont « faites; dites à la noblesse que je la prie de se « réunir au tiers-état; si ce m'est pas assez de ma « prière, je le lui ordonne. Quant à moi, Je suis « déterminé à tous les sacrifices : à Dieu ne plaise « qu'un seul homme périsse jamais pour ma « cause ! »

Ces mots parlaient haut pour le cœur du roi. Ses malheurs prirent leur source dans sa bonté; l'amour qu'il avait pour le peuple précipita sa destinée.

Versailles était dans la stupeur; les députés craignaient pour leur personne; la cour craignait aussi; elle avait entendu les menaces des factieux; elle avait entendu les gardes-françaises quiavaient pactisé avec l'insurrection.

Des ordres furent expédiés à plusieurs T'épimens pour occuper la ville. Mirabeau, redoutant ce déploiement de forces, monta à la tribune pour demander le retrait des troupes. Le service du roi fut affaibli, sa sûreté fut compromise.

Cependant la majorité du clergé, voulant donner le premier exemple de la pacification, entraîna une portion de la noblesse à se réunir au tiersétat. Il aurait fallu uue volonté ferme pour dominer ce chaos. Louis XVI céda; il céda tant qu'on ne savait plus s’il lui restait assez de pouvoir pour être roi. Dans le malaise public, la royauté fut comme lhospitalité : elle donna sans compter avec elleméme. Des hommes de résolution virent