Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 147

du fardeau pour faire reporter les säcrifices sur les deux aütres,

Les partis ouvrirent un abîme sans fond entre le sceptre et la nation; la trahison y poussa le roi, la haine ÿ poussa le peuple. L'orgueil du premier prince du sang prêcha l'insoumission. La faction d'Orléans quitta le masque; elle fit alliance avec les hommes qui tenaient une équerre, Un souffle de mort s’épandit.

La révolution avait arrhé les concessions royales. La sagesse des vues de Louis XVI sübordonna l’art de gouverner au cours des événemens qui ne dépendent pas toujours des prévisions humaines. On compta les plaies; on méconnut le remède.

Les finances avaient été le but de la convoca: tion des États-Généraux. Necker avait déclaré un déficit de 56 millions; on ne trouva qu'üne création de papier-monnaie pour soutenir le crédit publie. C'était un impôt qui, selon Mirabeau, devait étre mis « le sabre à la main sur le peuple. » L'assemblée écoutait, elle ne se leva pas. Delandine (1), l'un des plus jeunes députés, s'élance à la tribune et s'écrie : « Remettez ce sabre dans « son fourreau! Créer des assignats pour une € somme aussi exorbitante, c'est avilir notre nu2

(1) M. Delandine lutta alors contre Mirabean, L'histoire des États= Généraux à laissé quelques feuillets d'honneur aux familles dévouées aux principes monarchiques : ce discours, sur le Papier-monnaie, est un souvenir paternel que l’autenr s’honore de reproduire.