Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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saus amendemens. C'était un pouvoir qui grandissait; il se trouva bientôt au niveau de la couronne. . Ces électeurs avaient évincé de leurs rangs la noblesse et le clergé : c'était un tiers-état au petit-pied ; il avait érigé l'autorité de la commune. Cette autorité dirigea l'insurrection ; elle fut présente à tous les débordemens. Le peuple roula des canons au cri de « liberté! » C'était l'action de la commune. Le peuple portait sur des piques des ordres; c’étaient encore ceux de la commune. On courut à l'hôtel des Invalides, le pont-levis fut abaissé; l'arsenal populaire était partout où il y avait des armes; le mousquet des vieux soldats devint la faux de l’émeute. Le Garde-Meuble fut fouillé; Les lances de la chevalerie, les épées des rois furent le butin des masses. Les bras qui s'élevaient savaient brandir tout ce qui pouvait faire glaive. de

La soldatesque des faubourgs marcha en colonne serrée sur le donjon de la Bastille. Is avaient à leur tête Arné, Hullin, et Fauchet, prétre réfractaire et l'un des représentans de la municipalité ; ces chefs marchaient le sabre à la main. L’artillerie tonna et fut dirigée contre la forteresse; des brandons embrasés furent lancés pardessus les murs des fossés, Au brait d’un tumulte toujours croissant, le marquis Delaunay, gouverneur de la Bastille, énuméra ses forces; elles ne Pouvaient pas tenir, et les renforts promis par