Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

420 HISTOIRE nier jour la mémoire pour l'outrage et pour les consolations.

La royauté est donc empreinte, quoi qu'en dise l’orgueil anarchique, d’un caractère que rien n'efface : sa puissance morale n’est point altérée par le malheur. On a beau l’affaiblir, dénaturer so image, ses principes font base, ils surgissent, ils sont agrandis par le devoir, et ce devoir semble traîner après lui le bonheur des peuples... De leur sépulcre, les rois commandent encore...

En regard de la dépouille perdue de LouisXVII, la révolution de 1793 a fait drapeau , et devant un fils de France, roi par le droit, les camps se hérissèrent d'armes; les partis entrèrent en convulsion à l'aspect d’une ombre, et cette ombre n'était que celle d’un enfant! Elle apparut sur l'autel d’airain de la liberté; elle fut près de l’ébranler. C'était assez pour voir le legs des âges.

Les jours de Louis XVIT ont rapproché le présent du passé. Le parti anarchique se tint debout près d’une jeune tombe.

Comme le centenier des ruines, il salua tous ces débris, tous ces lambeaux des commotions. Les royaumes abrutis, les peuples mutilés, tout le cortége de la dévastation et du malheur, tel fut le dogme de la Fraternité révolutionnaire, qui serra la main des partis pour les trahir. La hache qui fit jaillir le sang d’un roi, assassina la patrie : ce n'était point le sang d’un seul, c'était le sang de tous!..,