Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET OL

Aussi Demaillot, dans le projet de sénatus-consulte qu'il avait rédigé, n’avait-il trouvé rien de mieux que de le mettre purement et simplement hors la loïi. Ce que le Sénat n'aurait certainement pas manqué de ratifier sans la moindre difficulté, si la conspiration avait réussi.

La situation était bien différente en 1812. Cette fois l'Empereur était au fond de la Russie, à près de huit cents lieues des frontières de France. Les nouvelles de Farmée étaient rares. Dans une expédition hérissée de tant de difficultés, la mort de Napoléon était un accident tout naturel. Beaucoup de personnes s’étaient très-vivement préoccupées de cette éventualité. Et alors, si tout à coup, au milieu du calme profond et lugubre dont on jouissait à Paris, venait à se répandre le bruit de la mort de Bonaparte, n’aurait-on pas facilement raison de cet empire où tout, armée, magistraiure, admimstration, tenait à la tête de cet homme? Ce fut précisément sur quoi compta le général Malet.

Il y avait bien, dans un coin des Tuileries un tout petit enfant, qu’on appelait le roi de Rome, et devant les langes duquel, Pannée précédente, les plus hauts personnages étaient allés se prosterner comme des laquais; mais personne ne croyait à l'avenir du pâle avorton sorti des entrailles de