Histoire des deux conspirations du général Malet

138 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS SL. pris une compagnie d'artillerie, et était commandée par d'anciens officiers qui, pour la plupart, avaient déjà pris leur retraite.

Le premier ban était destiné à la police intérieure, à la conservation des grands dépôts maritimes, arsenaux et places fortes, et à la garde des frontières. I ne devait pas sortir du territoire de lempire.Mais, au train dont allait l’empereur, il était bien évident que cette dernière restriction ne serait bientôt qu’une lettre morte. Un certain nombre de ces cohortes furent affectées à la garnison de Paris. Les hommes dont elles se composaient, ainsi violemment arrachés à la vie civile, à leurs affections et à leurs affaires, étaient, c’est à croire, fort disposés d’avance à accueillir favorablement la fin du régime qui menaçait de dévorer toute la population mâle du pays. Malet, du fond de sa prison, suivait avec une grande attention la marche des événements; il comptait certainement sur cette disposition si naturelle et si propice à ses projets.

Il fallait maintenant au général, pour l’aider dans l'exécution de son plan, deux lieutenants jeunes encore actifs, entreprenants, animés, comme lui, d’une haine profonde contre l'empire, et qui fussent en quelque sorte les bras de la conjuration dont il était la tête. Du sang-froid, de la sûreté de coup d’œil