Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 29

A peine remis en liberté, Eve Demaillot, oubliant ses griefs, fut de ceux qui, dans la journée de Vendémiaire, coururent se rangér autour de la Convention menacée. Le patriotisme chez lui étouffa toujours les ressentiments particuliers.

C’est ainsi que dans les premiers jours de 1814, à la nouvelle de nos désastres, il écrivait à l’un des principaux personnages de Pépoque, du fond de la prison de Sainte-Pélagie, où Pempire le retenait plongé :

« L’unique ressource qui reste au gouvernement, c’est de rendre ses droits au peuple.

« Je vous vois frémir à ce mot. Ah ! rappelez-vous qu'au 13 vendémiaire, ce furent les patriotes incarcérés qui sauvèrent des Bourbon la représentation nationale. braves gens qui ne dédaignèrent pas de marcher sous les ordres de Fréron et autres de leurs persécuteurs. Les voilà, les vrais amis de la France et non des intrigants de toutes les nations, qui n’ont Vair de s'attacher à notre gloire militaire que pour la trahir et se féliciter de nos désastres. »

Le généreux citoyen quis’exprimait ainsi déclarait franchement que, malgré tout ce qu’il avait souffert du régime actuel, il le préférait encore au retour des Bourbons dont il prévoyait les vengeances inévitables. Demaillot était alors en prison, depuis