Histoire des deux conspirations du général Malet

50 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

mort. Ce fut, suivant l'expression de Charles Nodier, un Jacobin par principes.

Son frère, qui, comme lui, avait suivi la carrière des armes, et qui servait dans l’artillerie, se montra son antithèse vivante. Tandis que Claude-François faisait au milieu de ses montagnes du Jura la propagande la plus active en faveur des doctrines de la Révolution, ce frère y était l'âme de la réaction, et au premier grondement des orages déchainés par les résistances coupables des anciennes classes privilégiées, il alla grossir les rangs des émigrés. Ce qui ne l’empêcha pas, en 1812, d’être arrêté, uniquement parce qu’il était le frère du républicain Malet.

Tout le monde, dans la famille du général, ne se montrait pas aussi rétrograde, car il était proche parent de Rouget de Lisle, auquel le rattachait encore une étroite amitié! Et quand le chant de la Marseillaise séchappa de la poïtrme frémissante du jeune officier du génie, nulle part il ne rencontra plus d’écho que dans le cœur enthousiaste de Malet.

Dès la formation des gardes nationales, Malet fut appelé par le vœu de ses concitoyens à commander celle de sa ville natale. Quelque temps après, il partait à latôte de la députation franc-comtoise pour assister à la fête de la première Fédération, fête touchante où tous les cœurs semblèrent unis dans