Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET

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politique par un de ses compatriotes, nommé Joseph Oudet, jeune officier dont la bravoure était passée dans l’armée à l’état de légende, et qui avait servi sous ses ordres. Oudet avait recu le surnom de Philopæmen. Son exaltation républicaine, son éloquence, son intrépidité l'avaient en quelque sorte désigné pour être chef des PAadelphes. Y était à peu près de l’âge du premier consul, qu'il avait connu en Italie, et avec lequel il s’était même lié assez intimement, à l’époque où Bonaparte se livrait à de grandes démonstrations de républicanisme. On racontait avec complaisance que, après Brumaire, il Pavait apostrophé en ces termes dans les salons du Luxembourg : « Montre-moi ton visage, afin que je m’assure encore si c’est bien Bonaparte qui est revenu d'Égypte pour asservir son pays. » Cette franchise toute militaire valut au jeune officier un exil dans quelque garnison lointaine.

Oudet n’était pas à Paris en 1808 ; sans cela il se fût à coup sûr associé à la conjuration de Demaillot. L'année suivante il était tiré de l'exil, et tombait mortellement blessé le soir de la bataille de Wagram, dans une embuscade, où selon Charles Nodier, Pempereur l’aurait envoyé de propos délibéré. Mais, bien que Bonaparte fût capable de tout, c’est là un de