Histoire des deux conspirations du général Malet

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rude et d’austère en lui, et le rendaient simgulièrement sympathique à son entourage.

Sa présence au comité secret de la rue Bourgl'Abbé fut saluéé comme une sorte de garantie du succès de la conjuration. Demaillot se crut sûr désormais de la réussite de l’entreprise à laquelle il avait si laborieusement travaillé.

Quelques patriotes énergiques, appelés du fond du Jura, vinrent grossir le nombre des conjurés. Je citerai, entre autres, un ancien chef de bataillon, nommé Corneille, ex-maire de Rouffange sous la République, homme d’une énergie peu commune, qui, au milieu des montagnes du Jura, avait entretenu le feu sacré de la liberté.

Deux généraux de brigade, liés d’une vieille amitié avec Malet, et attachés comme lui aux principes de la Révolution, entrèrent également dans la conspiration. l’un s'appelait le général Guillet, l'autre le général Guillaume. Ge dernier comptait de fort beaux états de service. Il s’était particulièrement distingué, lors de la première coalition, à l'armée des Pyrénées, sous les ordres du général Pérignon. Un jour, à la tête de quinze cents hommes, dans une furieuse charge à la baïonnette, il avait culbuté près de huit mille Espagnols, en avait tué huit cents et les avait refoulés à plus de deux lieues