Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870
984 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES
mier plan : Lafon suit de loin Malet et observe, commente ses faits et gestes. Mais on ne trouvera rien de nouveau dans cette étude.
Il y a même (p. 102) une étrange erreur. « Malet, dit M. Frager, maintint le préfet Frochot dans ses fonctions et lui expédia un courrier qu’il ne trouva qu’assez tard en revenant d’une promenade à Nogent-sur-Marne; dans sa hâte, il lut tout d’abord fecit imperator au lieu de fuit imperator. » Mais non. Si Malet maintint Frochot dans ses fonctions, il ne lui expédia pas un courrier. Ce fut un des chefs de division de la préfecture, M. Villemsens, qui, pour informer de la mort prétendue de l'Empereur le préfet Frochot, lui envoya ces mots écrits au crayon sur un petit morceau de papier: « On attend M. le préfet : fuit imperator. »
Ajouterai-je que Lahorie, de son propre témoignage, n'avait pas vu Malet depuis douze ans, et non depuis diæ-huit (p. 95) et que notre auteur est assez mal renseigné sur le rôle de l'abbé Lafon en 18157 M. Frager ignore, en eflet, que Lafon fut alors, avec Lemare, un des commissaires de Louis X VIII et qu'il parcourut le Jura, la Haute-Saône et la frontière franco-suisse de Porrentruy à Genève pour répandre des proclamations et divers écrits qui firent sensation et pour organiser une active correspondance avec les royalistes. Aussi le préfet du Doubs, M. de Scey,nommait-il Lafon « un exemple de vertu ».