Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812
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des progrès effrayants, et bientôt devint général. Ses ravages furent rapides et sûrs ; car dans sa barbare prévoyance le Russe avait soustrait tout moyen de secours; et, pour comble de maux, un vent d'est des plus violents vint encore exciter l'incendie.
En vain essaicrait-on de décrire l’'horreur de cette nuit et des jours qui la suivirent : Moscou est en flammes ; des trombes de fumée s'élèvent de toutes parts; d’effroyables détonations font voler des toits en éclats (1); bientôt la ville entière n’est qu’une fournaise ardente. Cependant l'Empereur n’a point quitté le Kremlin ; il assiste du haut de la tour lwan à cette horrible catastrophe ; calme et inébranlable, il reçoit les rapports qui se succëédent d’instant en instant.
(1} La plupart des grands magasins éfaient couverts en fer bailtu.