Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

362 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

etses veilles à la liberté. Sa conduite à l'Assemblée législative ne dément pas cette réputation première. « Une imagination très vive, de la sagacité, des principes quelquefois outrés, voilà ce qui distingue Fabre d'Églantine, connu d’ailleurs par la rédaction des journaux de Prudhomme et par de charmantes pièces de comédie : il a des vues, des lumières, et la connaissance du cœur humain.

« Le patriotisme de David est aussi grand que sa célébrité et ses talents de peinture, mais il faut à un législateur autre chose que le génie de la peinture et il est dénué de moyens.

« Philippe-Égalité (ci-devant d'Orléans), n'a pour sa part qu'un grand attachement au nouveau régime; on eût pu mieux choisir. La dissolution de ses mœurs eût dû l'éloigner de la Convention. On ne saurait trop dans ces circonstances avoir égard aux vices et aux vertus. C'est de cette considération que dépend essentiellement le maintien des lois et le salut de la République. Peuples libres, préférez la vertu à tout! Tel est le principe tutélaire que nous oublions encore trop souvent.

« Voilà une ébauche bien grossière des divers caractères des députés de Paris. Je les ai surtout jugés par leurs actions. Dieu veuille que je me sois lourdement trompé. Au reste, il serait ridicule de donner encore quelque importance à la faction Marat; tu as dû