Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)
44 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT
ment : « Je jure d'être fidèle à la nation, à la loi, au Roi, de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi. » Après que M. le Président a prononcé le serment, chacun des députés est venu à son tour à la tribune et a dit : « Je le jure ».
« Voilà la nouvelle du jour, bien faite, comme tu vois, pour rétablir le calme et pour faire succéder la paix à de continuelles révolutions. Je crois que ces nouvelles te parviendront avant le courrier qui les publiera dans Bordeaux. Tout Paris est dans la joie ; on a illuminé. J'espère qu'on en fera autant chez Vous. »
En effet on chante des Te Deum, on illumine, on danse, la capitale est en fête pendant plus de dix jours.
M. Géraud répond à son fils en lui faisant part des impressions non moins heureuses ressenties en province à la réception des nouvelles de Paris :
« Bordeaux, 13 février 1790.
. «Je te remercie, mon cher enfant, de l'attention que tu as eue de m'envoyer le discours du Roi à l’Assemblée nationale. Je l'ai eu un des premiers, aussi a-t-il bien couru. Il est autant goûté, admiré ici qu'à Paris. On l'a lu dans nos 28 districts, et dans tous le serment civique a été fait ; dans tous le Te Deum a été chanté.