L'atomisme d'Épicure

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grecs sur la critique sérieuse des textes (1). Cela nous frappe d'autant plus que l'argumentation difficile et ténébreuse d'Epicure reçoit un commentaire dans les vers de Lucrèce (2).

Il paraît que Güdeckemeyer, dans sa dissertation déjà citée de 1897 année, a pour la première fois arrêté son attention sur la doctrine du minimum d'Epicure. Il l’a interprété comme une conception originale d'Épicure, pensant que Démocrite n'a pas admis l'existence des minima dans l'atome. L'explication de Gôdeckemeyer concernant la notion du minimum est très sommaire (3), et cela étonne d'autant plus qu'il a consacré aux questions beaucoup moins imporlantes des discussions très étendues, Windenberger dans sa thèse latine de 1899, ne citant pas Güdeckemeyer, a parlé de Ja conception du minimum d'Epicure d'une ma-

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nière générale ; il l'a aussi regardé comme une théo-

(4) Ne touchant pas la question des parties de l'atome, Zeller dit sur la petitesse de l'atome seulement ceci : « Sie sind so klein, dass wir sie nicht wahrnehmen kônnen, denn es ist Tatsache, dass wir sie nicht sehen ; doch darf man sie darum nicht für mathematische Atome halten, sonderu sie führen diesen Namen nur deshalb weiïl ihre physikalische Beschafienheit jeder Teïlung widerstrebi » (p. 404).

(2) Il est intéressant de remarquer que tous les anciens traducteurs lu dixième livre de Diogène Laërce ont reproduit d'une manière incompréhensible les passages traitant des minima dans l'atome. Nous ne mentionnerons que la {traduction française anonyme Les vies des plus illustres philosophes de l'antiquité, Paris 1796 (II tome, p. 158-159) et la traduction allemande, anonyme aussi, Des Diogenes Laertios philosophische (eschichte, Leipzig 1806 (S. 457-458). Gassendi seul fait exception. Dans ses Animadversiones in decimum librum Diogenis Laertü, 1649, il donne une traduction assez réussie de cet endroit qui ne contient d'inexactitudes qu'autant que le (exte grec de cette letire dans ce temps n'était pas encore corrigé. D'après Ja traduction et le commentaire de Gassendi (De minimo in atomo ez comparafione minimi ad sensum, p. #8) on voit quil a bien compris le sens de la doctrine du minimum.

Parmi les savants modernes qui reproduisent précisément la Leltre à Hérodote, Nestle a tout simplement omis tous les passages parlant de minima dans sa traduction d'une grande partie de celte lettre (Cf. Die Nachsokratiker, 1925, I Band, S: 167-174). En rance où l'intérêt pour l'interprétation exacte de la philosophie d'Epicure s'accroît chaque jour, dans l’année 1925 seule ont paru deux traductions très consciencieuses : celle de M. Ernout et cell: de M: Solovine. ‘

(5) Voir la thèse de Güdeckemeyer, p. 6-8.

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