L'atomisme d'Épicure

Rio

faits des hommes, ni accessibles à la colère (x). Les hommes se trompent en pensant que les dieux punissent les mauvais et récompensent des bons (2). Les êtres éternels ne prévoient rien; ils ne se soucient pas des hommes. Dans leurs paisibles domiciles, dans les intermondes, où les atomes ne peuvent pas pénétrer, ils vivent sans aucune relation avec les hommes, €ar chacune d'elles assombrirait le grand repos et la sérénité suprème de leurs âmes (3).

Epicure a doué ses-dieux d'une grande et noble dignité, en tant qu'il les a dispensés des soucis des hommes,soucis pénibles et indignes des êtres suprèmes.Cette conception est éminemment subtile et ingénieuse, et le fait qu'elle a été brutalement attaquée (4) ne peut être expliqué que par la tendance utilitaire de l’homme d'attendre du dieu le secours et les bénéfices. Car l'enseignement que Îles dieux n'apporteront aux hommes ni des biens, ni des maux, paraissait désolant. Les hommes ne pouvaient pas se consoler par le fait que la théorie d'Epicure rend aussi impossible la peur des dieux (5). Car les hommes préféraient avoir peur et espérer, qu'être en mème temps privés de Ja peur et de l'espérance. Cependant Epicure trouvait extrêmement absurde la croyance qu'un ètre éternel écoute les désirs malfaisants des hommes. Il disait spirituellement que tous les hommes périraient, si Dieu écoutait leurs vœux, car ils demandent toujours ce qui est nuisible à leur prochain (6). Mais l'hommage désintéressé envers les dieux que l'atomiste recommandait (7) semblait tellement

(1) CE De R. N. II, 646-651.

(2) DL. 124.

(5) Hippol. Philos. 22, p-512,5 D. Cf. sur les dieux d'Epicure : De RN. H, 4090-1104 : III, 18-24 : 146-155: NI 58-79 : 1 k° 5. qui était traduite par Cicéron dans le De N: D, 1, 17,45, et qui sertrouve aussi chez Diog. Oen. fr. XLU,W: D.L. 16, 93 ; Cie. In Pin. 25,99; Lacl. De ira dei IAE

(4) Ici encore les attaques les plus acharnées viennent de la part du Cicéron, quand on fait abstraction des atteintes des pères de l'église dont le parti-pris est trop manifeste. CE De N. D. 1, 25 et 26; |, 45,121-

(5) De R. N. NI, 50-80; Plut. Contr: Ep- beat. 8: Cic: De N. D. ], 20,54

(6) Gnomol. cod. paris. 1168 £. 115.

(7) Cf. Philod. De mus- U. HU. I, 46: Oxyrh. Pap. I, 50, N° 915: Phil. De pie. V. H.2, I, 110. Sans doute quelque théorie bizarre était aussi dèveloppée dans ses ouvrages de la sainteté et de la piété (cf. Cic. De N. D. 1, A, 415: 1, 441499).

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