L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 119

religion sans dogme et sans croyances surnaturelles. « Croyez-vous fonder ou consolider la république, s’écriait Jacob Dupont, avec des autels autres que ceux de la patrie, avec des emblèmes ou des signes religieux autres que ceux des arbres de la liberté? » Rabaut Saint-Etienne disait à la même époque qu'il fallait imiter les prêtres et leurs cérémonies. L'éducation, selon lui, doit s'emparer de l’homme dès le berceau ; elle demande des cirques, des armes, des jeux publics, des fêtes nationales. Marie-Joseph Chénier dira de même : « La première chose qui se présente à l'esprit en traitant de l'éducation morale, c’est l'établissement des fêtes nationales. » Et Rabaut proposera d'élever dans chaque canton un temple national, où les citoyens se réuniront le dimanche. En attendant, on s’assemblera dans les églises et dans les champs; on se livrera dans ces réunions aux exercices du corps; on y lira des livres de morale; on y fera passer des examens aux enfants. La préoccupation de l'instruction à donner à l’enfance se révèle dans tout ce projet de loi, qui demandera même au corps législatif de déterminer le mode de vêtement qui sera donné à l'enfance depuis la naissance jusqu’à l'adolescence !.

4 Saint-Just devait aussi écrire dans ses projets d’institutions : Les enfants seront vêtus de toile dans toutes les saisons... Ils conservent le même costume jusqu'à seize ans. (Dauban, Paris en 1794, p. 464.)