L'oeuvre sociale de la Révolution française

100 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

n’y trouve pas moins un esprit déjà complètement socialiste.

Le babouvisme fut écrasé. La conspiration du camp de Grenelle échoua également. Ce fut la fin des manifestations égalitaires. Sans doute les racines n’en furent pas totalement extirpées, mais iln”y à plus moyen d'en suivre les traces. L'immense majorité de la nation, lassée et épuisée, d'autant plus attachée à ses propriétés qu'elles avaient été plus compromises, n’aspirait qu'au repos. Il n'y eut pas assez d'imprécations contre ceux qui avaient soutenu « l’affreux système de la communauté des biens ». Le Code civil, promulgué par le dictateur, qui venait d'être un des fidèles de Robespierre, exprima fidèlement les idées, satisfit convenablement les besoins de la France moyenne, qui, après avoir dépouillé la noblesse et le clergé, après avoir failli être bouleversée elle-même dans la tourmente jacobine, prétendait assurer la pérennité de ses conquêtes et le maintien d'un ordre social qu'elle pensait avoir arrangé selon les principes équitables et immuables, en même temps qu'à son avantage.

« La propriété, fut-il déclaré, est le droit de jouir et de disposer de la chose de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les règlements. » Tous les orateurs la consacrèrent à l’envi, et Portalis, présentant le 47 janvier 1804 le titre de la propriété au Corps