L'unité de la politique italienne : (avec une carte)
SO POS ESTONIA TRE ANENNE
C'étaient là des raisons suffisantes pour que l'Italie s’intéressât à ces côtes africaines. Dès 1885, le duc de Gênes avait, sans succès d’ailleurs, envoyé en Cyrénaïque une mission d'exploration et de colonisation. Lorsque l’industrie de la Péninsule eut pris plus d'extension, l'Italie fit porter son effort sur l’augmentation de son trafic avec la Tripolitaine. Elle y améliora et multiplia si bien ses services de navigation qu'elle finit par prendre le premier rang parmi les importateurs. À la fin de 1901, elle jugea même sa situation assez solide pour envoyer ses agents établir par la force un bureau de poste à Benghazi. Les deux Syrtes étaient devenues pour l'Italie une zone d'intérêt ; il fallait plus et mieux.
L'héritière de Rome s’employa donc à conquérir la Tripolitaine et la Cyrénaïque. En 1911, sans aucune provocation de la part de Constantinople, elle déclara la guerre à la Turquie. La campagne ainsi entreprise trouva dans certains milieux politiques italiens de rudes adversaires, surtout parmi les socialistes. Ceux-ci craignaient que la conquête envisagée ne coûtât autant de sang et d'argent que celle de l’Érythrée. « Mais, écrivait alors le Gior-