L'unité de la politique italienne : (avec une carte)

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les partisans de la Grande Italie, dont le rêve est d'établir l’hégémonie italienne dans toutes les régions qui dépendent de la Méditerranée, cherchent à atteindre deux buts : empêcher la formation dans l'Europe centrale d'une Confédération forte et obtenir des frontières communes avec l'Allemagne envisagée comme future alliée. Il serait en effet dangereux pour l’avenir de la suprématie italienne de voir se grouper des États séparément faibles, comme la Pologne, la République tchécoslovaque, la Roumanie et le Royaume yougoslave, mais qui, unis, seraient une force avec laquelle il faudrait compter. Ilne seraïi plus possible, dans ce dernier cas, de leur dicter les volontés du courtier de l’Adriatique et de la Méditerranée. C'est sans doute pour permettre au maître des mers latines de tenir tête à ces nouvelles puissances, qui se ligueront un jour ou l'autre, et de s'appuyer sur un voisin fort, que le Corriere della Sera recommandait si chaudement, le 11 mars 1919, le rattachement de l'Autriche allemande à l'Allemagne, rattachement sans lequel, paraït-il, « seraient irréparablement compromis les droits les plus substantiels » de l'Italie,