La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE TURCO-BALKANIQUE 151

champs de bataille de Vieille-Serbie et de Macédoine, de venir secourir et aider les troupes du roi Nicolas. Le Monténégro, en s’exagérant la capacité de ses forces, voulut, dans un geste héroïque mais dépourvu de sens politique, assumer seul l'effort et la gloire de cette entreprise. Ce fut une erreur avec le concours de l’armée serbe, la place serait tombée ; l'Europe, une fois encore, aurait eu à enresistrer le fait accompli et de graves difficultés diplomatiques, eussent été, par ce moyen conjurées.

« Sauf le cabinet. de Vienne, tous les gouvernements européens — y compris celui de Berlin n’atitachent aucune importance à la question de Scutari et le sort de cette ville leur est parfaitement indifférent » écrivait, avec une évidente raison, M.G. Hanotaux. Aux mois de mars et d'avril 1913, l'Autriche suivait avec impatience la marche des événements dans cetle partie de la péninsule. Scutari est le centre albanais où son influence et sa propagande se développèrent avec Le plus de succès; Seutari était l’avantgarde des ambitions adriatiques de la monarchie; la tenacilé monténégrine à s'emparer de cette ville, exaspérait Vienne ; à plusieurs reprises, la paix européenne inspira des inquiétudes. He

Aux derniers jours de mars, alors que le bombar-

dement contre la ville devenait pressant — les Serbes