La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE INTER-BALKANIQUE 165

les ressorts du pays : après avoir, en toute honnêteté, apporté tout l'appui de sa force à la cause commune,

évaluait, maintenant que le Turc était abattu, les

bénéfices personnels qui lui revenaient.

Eu s'alliant en r912 à la Bulgarie, elle s'était réservée les territoires au Nord et à l'Ouest du Char Dag: c'est-à-dire la Vieille-Serbie, le Sandjak de NoviBazar.et surtout la partie Nord des provinces albanaises qui lui aurait assuré, par l'occupation de la vallée du Drin blanc, des débouchés sur la mer Adriatique. Cet ensemble de provinces formait son lot. Or, par le faitque le Monténégro avait participé à la guerre — la Serbie ayant été obligée de partager avec ce dernier le Sandjak — la volonté de l'Europe imposant la création d’une Albanie autonome arrêtait de ce côté tout agrandissement du royaume serbe. En définitive la Serbie se voyait octroyer la plaine de Kossovo, une parüe du Sandjak et dans le meïlleur cas, une partie de la zône macédonienne appelée contestée. Acquisions enviables, quelques centaines de mille de Serbes allaient être incorporés au royaume. Ce butin correspondant au traité d'alliance serbo-bulgare n’élail pas équivalent — toute proportion gardée — avec les avantages acquis par le royaume bulgare. Entre la Serbie et la Bulgarie était intervenu, le

15 mars 1912, un contrat d'association : l'apport du