La France sous le Consulat
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d'État et des services qu'on attendait de lui dans l’artdes négociations dont il est resté un des maîtres. Enfin Fouché resta en possession du ministère de la police générale qu'il occupait depuis le 20 juillet 1799. Siéyès aurait voulu qu’on se débarrassät de cet ex-oratorien devenu proconsul terroriste, puis mêlé aux concussions et aux intrigues de Barras. Bonaparte pensa pouvoir s’en servir en le surveillant. « Nous formons, dit-il, une nouvelle époque; du passé, il ne faut nous souvenir que du bien et oublier le mal. L'âge, l'habitude des affaires et l'expérience ont formé bien des tôles et modifié des caractères. » Ilavait une autre raison; la présence de Fouché dans le ministère à côté de Talleyrand valait la plus éloquente déclaration. « Quel révolutionnaire, disait-il encore, n'aura pas confiance dans un ordre de choses où Fouché sera ministre ? Quel gentilhomme n’espérera pas trouver à vivre sous l’ancien évèque d'Autun ? L'un garde ma gauche, l’autre ma droite. J'ouvre une grande route où tous peuvent aboutir. »