"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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CHAPITRE PREMIER.

mentionné plus haut, l’éditeur de ce recueil y avait déjà introduit un chant serbo-croate : le Canto di Milos Cobilich e di Vuko Brancovich. Il y avait ajouté, au tome second, deux autres ballades « morlaques », traduites celte fois sur les versions inédites de Fortis : Radoslaus (•« Pisma od Radoslava ») et Diesch'ône Dollmetscherin («Pisma odSekule Jankova netjaka, divojke dragomana i passe Mustaj bega»)' 1 empruntées toutes deux aux Entretiens familiers d’André Kaèic-Mioâic. Les versions italiennes sur lesquelles Herder avait traduit ces deux poèmes de Kaéic n’ont jamais été imprimées. Nous n’avons trouvé que la copie manuscrite de l’une d’elles : celle du Canto di Mustài Pascià e délia Donzella Dragomana (« Die schône Dollmetscherin »), conservée parmi les papiers de John Strange au BritishMuséum, et nous lapublions, de même qu'une autre traduction inédite de Fortis, dans l’ArcAw fur slavische Philologie*. D’après le Klaggesang de Goethe, Walter Scott composa plus tard une Lamentation of the Faithful Wife of Asan Aga; mais ce poème, dont nous tracerons l’histoire à son heure 3 , resta inédit jusqu’à nos jours. Ainsi les voyages de Fortis en Dalmatie ont eu leurs conséquences littéraires : ils ont fait découvrir la poésie populaire serbo-croate ; elle aussi trouve sa part dans l’influence qu’exerça la ballade populaire sur la littérature romantique.

existe toute une littérature dont, ailleurs, nous donnerons la nomenclature. 1 Volkslieder, Zweiter Teil, Leipzig, 1778, pp. 168-171. Nombreuses réimpressions, dont la meilleure est celle de Karl Redlich . Perdeis Poetische Werke, Erster Band, Berlin, 1885 (dans les Herders Sümmtliche Werke, berausgegeben von B. Suplian, XXV Band). » Tome XXX, pp. 693-596. 3 Voir à l’appendice.