La patrie Serbe

müres ;la cervelle, les Yeux désorbités jaillissaient. Hors des poitrines et des ventres ouverts coulaient les entrailles. les poumons. Les membres arrachés gisaient surle pavé maculé de rouges étoiles, pareils à des bras et des jambes de pantins cassés. Des empreintes étaient dessinées en vermillon sur les façades encore intacles. Belgrade ne fut pas vaincue; la ville, maintenant tachée d'incarnaf, résistait fièrement, enlacée parle grand fleuve caressant.

Cette journée ne donna aucun avantage aux Allemands- L'obscurité de la nuit les favorisa mieux que la clarté du jour. Le Danube f{ransporta les chalands couverts de troupes de renfort, à

Traversantla Save, les ennemis prirent picd vers le débarcedère et du côté d’Ada Tsingalia, mais ils échouerent Vers ia citadelle. La nuit élait embrasée, les volutes de flammes échappées des maisons ‘incendies déroulaient leurs arabesques ardentes: les raies lumineuses des projectiles traçaient, en se joignant, des croix féeriques, Les coups de fusil constellaient d'étoiles Les berges des fleuves où tremblaient de palpitants reflels.

Quand naquit l'aurore, Belgrade se vit attaquée par trois côtés; la marée teutonne montait dans la ville agonisante, les vainqueurs pensaient tenir leur prisonnièrc. Un accès de désespoir décupla l'énergie dés derniers Serbes valides; ils jetèrent leurs nerfs EXASPÉTÉS contre les assaillants, et les agsaillants reculèrent jusqu'au fleuve qui les avait vomis. L'artillerie allemande reprit alors son rôle mortel. Des cataractes de fer s écroulèrent en nappes brûlantes sur les ruines, de la Yille: Chassés par le déluge des laves sorties cles

canons, les défenseurs, réduits à l'impuissance, durent s évader de la fournaise (4). U 4 Marianovitch, /{lustration au 3 janvior 4916,

LA PATRIE SERBE à JADE