La patrie Serbe

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d'égoïsme, d'orgueil eliréné, commis journellement par les puissants de ce globe:

La plaine de Scutari, entin déroulée, étendait sa monotonie jusqu'aux limites estompées, tracées par Les montagnes. x

Ce ne fut pas la terre promise !

Tandis que de nombreux fugitifs passaient par Lioum-Koula, une multitude (la plus grande masse) gagnait [pek blottie près des montagnes au fond dune plaine caillouteuse. L'apparition de Ja ville qui derrière la lande violette olirait ses minarets au ciel rose, semblait une vision décrite par Scheherazade. Hélas si de loin la ville était une évocation des J/è{/le et une Nunts, entreses murs n'existaient que l'horreur et la mort: lies êtres humains mouraient, frappés comme toujours par la maladie et l'épuisement. La lande devenait un cimetière, éclairé chaque soir par les reflets bleus des faisceaux que les projecteurs ennemis dardaient dans la nuit. Beaucoup de Serbes malades, comprenant l'impossibilité d'arriver au terme d'un xoyage pareil, retournèrent vers les dangers des territoires enyahis.

Il n’y ayait plus de pain: Certains jours, on atcordait à chaque soldat 100 grammes de pommes de terre ; le lendemain, on ne distribuait rien. Les voitures fourntrent le bois de chaullage et on futobligéde tout détruire gomme à Lioum-Koula car, en face, une haute muraille barrait l'horizon et semblait fermer le monde. Un indice de sentier paraissant pourtant, on voulut faire un essai en gardant une batterie de campagne par divi-. sion. Durant quinze jours et quinze nuits, le ciel audessus d'Ipek prit la teinte du bûcher énorme. Canons, caissons, meubles, archives, bagages trouvèrent là leur fin. Lesexplosions des munilions lançaient au ciel des gerbes d'étincelles et leurs fréquentes détonations