La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
276 POLITIQUE RELIGIEUSÉ DE LA RÉVOLUTION
Arrêté fermant les Eglises de Paris 3 Frimaire an II (23 nov. 1793).
L'arrêté illégal pris par le Conseil général de la Commune de Paris dans sa séance du 3 frimaire était d’une extrême gravité, car il détruisait la liberté des cultes, qui jusqu'alors avait été respectée, du moins en principe.
CHAUMETTE le proposa après avoir fait entendre au Conseil les paroles suivantes :
« On nous menace ; les filles et-les femmes publiques se font dévotes ; les prêtres les soudoient ; ne pouvant plus faire ouvertement leur commerce infâme, elles vont dans des églises avec des bréviaires ; elles veulent faire ruisseler le sang sur les pavés ; elles veulent renouveler avec les prêtres la Saint- Barthélemy »
Puis il fit l'éloge du peuple de Paris. Voici le texte de l'arrêté :
Attendu que le peuple de Paris a déclaré qu'il ne reconnaît plus d'autre culte que celui de la Raison et de la Vérité, le Conseil général arrête que :
10 Toutes les églises ou temples des différentes religions ou cultes qui existeraient à Paris, seront sur le champ fermés.
20 Pour tous les troubles qui pourraient avoir lieu à Paris pour des motifs de religion, les prétres ou ministres des religions en demeureront personnellement et individuellement responsables.
30 Chaque individu qui demandera l'ouverture d’un temple ou d’une église, sera arrêté comme suspect.
40 Les Comités révolutionnaires sont invités à surveiller les prêtres de fort près.
50 Il sera fait une pétition à la Convention pour l'inviter à porter un décret qui exclut les prêtres