La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
SUPPRESSION DES FRAIS DU CULTE 289
état ; ils ont demandé le traitement affecté à leur place.
Cependant si les évêques, curés, etc, qui n’ont pas abdiqué leurs fonctions, prétendent être encore en place, ils ne peuvent pas être payés en vertu de la loi du 18 thermidor, puisque le texte de cette loi ne parle que des ci-devant ministres du culte.
Cette prétention, élevée par la cupidité, a donné lieu à une foule d'observations qui ont été adressées au Comité des Finances ou à la Trésorerie nationale par les directoires de district.
On distingue dans ces observations l'esprit qui guide les diverses administrations ; celles qui se conduisent par des principes révolutionnaires, et c’est le plus grand nombre ou la presque totalité, ont repoussé, avec l'arme de la vérité et de la justice, les prétentions de ceux qui voudraient faire revivre un culte salarié.
Ces administrations observent que dans un système républicain il ne doit exister de salaire sans travail, de traitement sans fonctions, et de fonctions publiques sans utilité générale.
Elles observent que la loi du 18 septembre 1793, dit : Les pensions qui étaient ci-devant connues sous le nom de traitement, ce qui ne laisse aucun doute que les fonctions ecclésiastiques ne sont plus des fonctions publiques, puisque la nation n’accorde plus aucun traitement.
Elles ajoutent que, si les prétentions élevées étaient accueillies, des prêtres, la plupart fanatiques, qui n'ont pas voulu abdiquer leur état, mais qui, poursuivis par l'opinion publique, n’ont pas rempli leurs fonctions, seraient payés à un taux plus fort que ceux qui se sont rangés du côté de la raison et de la Révolution. Il paraïîtrait contraire à la justice, que ceux qui n’ont pas servi la Révolution par leur exem-