La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
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2% POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION
et Camus, réduisit le nombre des diocèses à 83, supprima les archevêchés (1), et remit au suffrage universel le soin de nommer les évéques et les curés. Tous les autres titres et offices ecclésiastiques furent abolis : donc plus de chapitres, ni de chanoines. IL y eut seulement 12 à 16 vicaires épiscopaux dans chaque diocèse pour assister les évêques.
Les évêques une fois élus ne pouvaient plus s'adresser au pape pour obtenir de lui une bulle de confirmation : ils devaient seulement lui écrire comme chef visible de l'Eglise et en témoignage de la communion qu'ils entretenaient avec lui. Les curés élus, en cas de refus d’installation canonique de la part de leurs évêques, devaient avoir recours à la puissance civile. En somme, dans ces dispositions nouvelles, il y avait de graves dérogations aux règles en cours de la discipline et de la hiérarchie ecclésiastiques. Mais les Gallicans prétendaient ainsi ramener l'Eglise à sa pureté primitive (2). Parce qu'on ne touchait d'aucune façon aux dogmes religieux, l’Assemblée nationale croyait que sa réforme ecclésiastique serait facilement acceptée : elle fut cruellement détrompée. En effet, 110 évêques et 30 nrélats députés adhérèrent au
(1) En 1789, il y avait en France 116 évêchés et 18 archevêchés. (2) Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire le rapport fait par Martineau au nom du comité ecclésiastique. — Voir aussi : Œuvres de Lanjuinais, T. 3, p. 444.