La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LL POLITIQUE RELIGIEUSE DÉ LA RÉVOLUTIIN

Louis XV; le décret du 15 décembre 1790 rendit aux fils des proscrits la qualité de Français qui leur avait été enlevée d’une façon si indigne.

Quant aux Juifs, leur cause fut chaudement plaidée par Mirabeau et l'abbé Grégoire. Ce dernier avait écrit sur la question un mémoire éloquent, couronné par l’Académie de Metz. Le 3 août 1789, il représenta à la Constituante les persécutions que subissaient les Juifs d'Alsace. « Je viens défendre, disait-il, un peuple proscrit et malheureux ». En septembre, on reçut une pétition des Juifs de France, demandant l’'émancipation, c’est-à-dire l'assimilation pure etsimple avec les citoyens français.

Le 14 octobre, l'Assemblée Constituante accorda les honneurs de la séance à Isaac Beer, leur délégué. Par le décret du 28 janvier 1790, elle reconnut les droits politiques des Juifs dits portugais, espagnols et avignonnais, c’est-àdire de tous ceux qui étaient dans le midi. Mais ceux d'Alsace et de Paris n'étaient pas compris dans le décret.

À Paris, presque toutes les sections se prononcèrent en faveur des Juifs. L'Assemblée des représentants de la Commune témoigna qu'ils remplissaient leurs devoirs civiques et militaires avec zèle. L'avocat Godart, Duveyrier, les abbés Fauchet et Bertolio lui avaient présenté sous forme d'adresse, un éloquent plaidoyer