La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
60 POLITIQUE RELIGIEUSE DÉ LA RÉVOLUTION
tion en n'appliquant plus la Constitution civile que dans les communes qui désireraient son maintien.
Le mois suivant, Guadet semoque de ce qu’il appelle le préjugé théologique et montre « les bons laboureurs, simples et crédules, qui croient le salut de leur âme intéressé à la nature de leur culte ». I1 dit encore : « La théologie passera, la philosophie et la raison sont éternelles ». Au club des Jacobins, le 26 mars 1792, il peut railler Robespierre qui attribuait à la Providence la mort de l'empereur Léopold d'Autriche.
Comme le dit M. Aulard (1), aucun girondin n’a cette imagination religieuse « qui teint d'une mélancolie rêveuse toutes les idées de Robespierre ; ce sont d’autres natures de penseurs et d'orateurs, et à coup sûr ce n'est pas dans la religiosité qu'il faut chercher l'âme de leur éloquence ». |
Tandis que Robespierre (2) suit à la lettre les principes religieux de Rousseau et se ressent encore d’une première éducation très catholique, les Girondins, au contraire, partagent généralement le scepticisme de Voltaire sur les
() « L’Eloa.ènce parlementaire sous la Révolution ».
(2) Au club des Jacobins, le 5 décembre 1792, il fait briser le buste d’'Helvétius : « Un intrigant, dit-il, un misérable esprit (!), un persécuteur de ce bon Jean-Jacques ! »
Brissot lui répond dans le Patriote en faisant l'éloge du philosophe. |