La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

172 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

20 septembre. — IL était tellement question dans Paris de massacres possibles, problables même, pour la journée du 20 septembre, la dernière de l'Assemblée législative, que la Commune elle-même s’en émut. Le 19 septembre, le Conseil général fit afficher la proclamation suivante : « Loin de vous, citoyens, ces suggestions perfides et sanguinaires qui vous porteraient à souiller vos mains! Loin de vous toute espèce de violation de la loi... Jurons tous de maintenir la liberté et l'égalité, la sûreté des personnes et des propriétés, de protéger de lout notre pouvoir les personnes détenues maintenant en prison ou de mourir à notre poste. Jurons de respecter et de faire respecter le cours et l’activité de la loi... » Cette proclamation indique bien, ce me semble, des gens qui ne sont pas tout à fait rassurés, qui ne trouvent pas Paris si tranquille... Mais alors ils parlent comme des Girondins, ils calomnient Paris! — De son côté, dans sa dernière séance du 20 septembre, l’Assemblée vota le décret préparé et présenté par Gensonné, ce décret contenait les dispositions suivantes ! : « 1° Les citoyens domiciliés à Paris depuis plus de huit jours sont tenus dans les vingt-quatre heures de se faire enregistrer dans la section de leur domicile (cet enregistrement devait être détaillé). — 2° Il sera délivré à chaque citoyen un extrait de cet enregistrement sur une carte, dite carte civique. Gette carte devra être représentée à toute réquisition des officiers de police et des commandants de force armée. — 3° Il sera procédé à la réélection du corps municipal et du Conseil général de la Commune suivant le mode prescrit par la loi de mai 1790. Ces élections devront commencer trois jours après la publication du présent décret. — 4° La municipalité nouvelle se conformera à la loi du mois d'août dernier sur la police de la sûreté générale. Les mandats d’arrêt seront signés dorénavant par le maire et quatre officiers municipaux. L'Assemblée nationale sera avertie de tout mandat d'arrêt et

1. Il ne fut publié que le 23 septembre, dans le Moniteur (journal pas officiel à cette date), alors que la Législative n’existait plus.