La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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demande pour lui ». Marat ne se démonte jamais; s’il dit un mensonge et qu’on le lui montre, cela le laisse parfaitement calme !.

Barbaroux fait voter un décret par lequel est établie une commission de 24 membres laquelle fera l'inventaire des pièces et les scellera. Elles seront transportées à l'Assemblée et gardées par des députés avec des membres du comité de surveillance de la Commune, conjointement.

Pour bien comprendre certains détails de cette scène, le lecteur doit se rappeler la séance du 25 septembre où la Convention à sommé la Commune de comparaître à sa barre. Le Conseil général a pris peur; il a renié son comité de surveillance et envoyé Chaumette (le 31 septembre) prosterner son repentir devant la Convention. Lâché, le comité de surveillance, qui n’a pas plus d'envie de périr que le Conseil général, a suivi la vieille maxime de chacun pour soi, et, à son tour, il a dénoncé la Commune; il a rappelé des faits qui, au reste, étaient bien connus dans ce milieu, à savoir que « certains membres de la Commune avaient commis de telles malversations que leurs collègues et coreligionnaires euxmêmes les avaient mis en état d’arrestation: mais que des personnages tout-puissants à la Commune avaient fait relàcher ces voleurs. » « Voilà, disait le comité, voilà ce qu'est ce Conseil général qui nous chasse. » — La discorde, on le voit, était entrée dans le camp.

2 octobre. — Delaunay, d'Angers, au nom du comité de sûreté générale et de la commission extraordinaire réunis, vient lire un rapport et présenter un projet de décret, demandé dans une scéance précédente, sur les arrestations consécutives à la révolution du 10 août.

1. Un exemple en celte même occasion : Marat, à un moment, s’écrie : « Des hommes sans pouvoir ont mis les scellés sur les cartons du Comité. Or, Panis lui-même et Tallien viennent de dire que les scellés ont été mis par ordre du Conseil général.