La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 255

fallu pourtant que la Convention se contentât de moins que cela, puisqu'elle n’a obtenu garde d’aucune sorte. On sait que, plus tard, on lui a fait la condition encore plus dure, puisque, absolument désarmée pour son compte, elle a dû accorder” à la Commune, son adversaire, cette espèce de garde qu’on à appelée l’armée révolutionnaire, Après lecture de ce rapport et du décret, personne n’éleva la voix pour les discuter. Buzot lui-même n'insista pas pour la discussion. On la renvoya au jeudi 11. Le jeudi 11, pas un mot sur le décret de Buzot. Nous verrons à la séance du 19 ce qu'il faut penser de ce silence étonnant.

Le discours de Buzot était pédant et lourd, je le répète; mais, de plus, il n’était pas convaincant; Buzot ne donnait pas les vraies raisons, lesquelles pouvaient être énoncées en peu de phrases. Il pensait sans doute que, ces raisons-là, l’Assemblée les connaissait, qu’on n’avait pas besoin de les lui dire et que, d'autre part, il pouvait y avoir imprudence à les énoncer nettement devant le publie. Ne pas s'expliquer avec franchise était plus imprudent encore. Les arguments en faveur de la garde départementale étaient péremptoires; il n'y avait qu’à dire : Le peuple de Paris n’est pas en cause; nous avons confiance en lui: nous l'avons absolument prouvé en le consullant directement le 4 septembre; nous l’avons alors trouvé humain, honnête, puisqu'il nous a répondu par un accord complet de sentiment avec nous... Et cependant les massacres ont continué. Voilà le fait grave, décisif. Pour qu'il se soit produit, ce fait, il faut qu'il y ait dans l’organisation actuelle de la police municipale ou ailleurs, bref, quelque part, une défectuosité énorme. Aucun changement n'ayant été opéré, cette défectuosité existe donc encore. Tant qu'elle existera, il est clair que des événements comme les massacres de septembre peuvent se reproduire. Cela est d’une logique invincible. Donc il est permis de n'être pas

1. Grâce à Danton.