La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

16 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

tation : Le procès-verbal se tait sur le motif; c’est fâcheux pour la Commune, car cela permet de soupçonner qu’elle punit M. Anisson pour avoir fait son métier et son devoir en contrecarrant les désirs de M. Marat :.

14 août. — « L'imprimeur du Cercle social (Nicolas de Bonneville) est mandé à la barre. » Il sait bien que ce n’est pas pour y recevoir des compliments, mais pour s'entendre menacer d'arrestation, et peut-être pour être effectivement arrêté séance tenante. Le procès-verbal ne nous dit pas si Bonneville en a été quitte, ou non, avec une admonestation.

« Les dénonciations contre les sieurs Parisot, Peltier, Dupont de Nemours et autres journalistes et contre-révolutionnaires sont envoyées au comité de surveillance de la Commune. Des commissaires sont envoyés au bureau des postes pour examiner les lettres des conspirateurs connus (soupçonnés plutôt). — Elles ne seront remises qu'après avoir été ouvertes en présence de MM. les commissaires. L’Assemblée ordonne la mention honorable au procès-verbal du zèle de Messieurs les administrateurs des postes. » — Ah! s'ils y mettent du zèle, le secret des lettres est bien gardé!

16 août. — « Un mandat d'amener est décerné contre Lesclapart, libraire, et contre l’imprimeur de l'affiche intitulée : Les dangers de la victoire. »

17 août. — « Il s'élève des réclamations contre M. Chénier, auteur de Charles IX. On prétend l’exclure de la Commune parce qu'il a été du club de la Sainte-Chapelle… L'Assemblée, en considération du civisme constant de ce jeune citoyen, fait une exception en sa faveur *.

« Le sieur Geoffroy, collaborateur de l'Ami du Roi, est mis en état d’arrestation. Une députation est envoyée à l’Assemblée pour lui demander la liste des signataires de la pétition des

1. Voir Ternaux, t. III, p. 87 et suivantes, pour les preuves.

2. Il ne faut pas confondre la réunion des électeurs de la Sainte-Chapelle avec le club de la Sainte-Chapelle. — La première est l'assemblée des électeurs qui, une fois les élections faites, se tenaient en permanence. — L'autre est une scission momentanée du club primilif des Jacobins.