La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
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milieu d'un peuple tumultueux, quise disputait chaque mesure et voulait encore les taxer à sa guise... Nous avons escorté, parmi les flots d’une multitude inquiète, des approvisionnements destinés à Auxerre et à d’autres villes ; quelques paroles menaçantes nous étaient adressées : la qualification d’accapareurs tombait aussi sur nous. Néanmoins cette première tentative a réussi : alors nous avons réuni dans la cathédrale un peuple immense. Nous y avons proclamé les principes (de la liberté), réfuté les erreurs... On leur avait prêché une autre doctrine... Nous crûmes devoir demander raison au chef d’émeute qui avait présidé à la dernière arrestation des voitures. -Bientôt les hommes et les femmes des faubourgs accourent en foule : on nous menace avec violence... nous menaçons à notre tour de la justice nationale... nous écrivons au milieu de cet attroupement des réquisitions aux chasseurs du 3° régiment et au demi-bataillon des volontaires d'Autun, seules troupes à notre disposition. L'arrivée de ces troupes en bonne contenance suffit pour tenir tout en respect. »
Les commissaires se dirigent vers Auxerre. — « Des émissaires de quelques factieux de Paris nous y préparaient des insultes... Exposons les causes de ces agitations qui ont eu lieu dans l’Yonne et ailleurs... Une espèce de régence comparable à celle de Tunis et d'Alger s'était formée à Paris, après les 2 et 3 septembre. Ce n'était pas la Commune qui avait si bien servi depuis le 10 août, c'était dans son sein ou hors de son sein, une petite horde de scélérats qui voulaient exercer seuls toute autorité dans l'empire. » Ici Fauchet était-il sincère? Ne parlait-il pas plutôt en diplomate? — « Absolue dans Paris, elle envoie dans les départements des corsaires et des pirates. qui livrent partout la chose publique au pillage... Entre tous les missionnaires choisis par elle, ceux qui ont paru les premiers: et les seconds, étaient la perfection de l’espèce; c'était l'anarchie en personne (la troisième commission n’a mérité aucun reproche). Ils préchèrent le meurtre... le mépris des magis-